La Sucrerie d'Appilly
Créée à Estay, écart au nord-est d’Appilly en 1829 par Monsieur PAFFE, en bordure du récent canal latéral.
Existait encore en 1864 mais plus en 1877.
Le 07 septembre 1829, arrêt du préfet de l’Oise qui autorise MM. Paffe et Bove à établir une raffinerie de sucre de betterave mue par une machine à feu de la force de trois atmosphères au hameau d’Estay, commune d’Appilly.
Le 23 septembre 1829, chute inopinée de la cheminée élevée de 27 mètres de la machine à feu en construction à Estay près d’Appilly.
Deux maçons furent tués et quatre autres ouvriers dangereusement blessés par cet accident.
Article extrait du Précis Statistique de Louis Graves
« L’un des plus importants établissements industriels du canton est la fabrique de sucre de betteraves fondée en 1829 par Monsieur PAFFE, dans la commune d’Apilly. Il date de l’époque à laquelle la production de sucre indigène se développait dans le nord de la France. La création toute récente du canal latéral à l’Oise, dont la proximité favorisait singulièrement l’arrivage du combustible, détermina sans doute le choix de l’emplacement au village d’Estay, entouré d’ailleurs de terres très-propres à la production des racines charnues.
Toutes les constructions furent faites dans le but spécial de la fabrication. Elles comprennent une machine à vapeur avec pression de trois atmosphères, huit chaudières, six cents formes, six cents cristallisoires. Cette belle usine a constamment prospéré sous la direction habile et persévérante du propriétaire. Le nombre des ouvriers s’est élevé de quarante à soixante dans la première période décennale. Il est aujourd’hui de quatre-vingt-dix environ, savoir : quarante-cinq hommes, vingt-deux femmes et une vingtaine d’enfans.
Cette quantité est fournie par les populations de Mondescourt, Caillouel, Crépigny, Marest-Dampcourt (Aisne). Celle d’Apilly n’en donne que la moindre partie, attendu que le village, dont tous les habitans sont propriétaires-cultivateurs, a très-peu de bras disponibles. Le nombre diminue d’un quart à-peu-près pendant l’été, les femmes étant détournées par les soins à donner à la culture légumière. Les prix de journée sont d’un franc cinquante centimes pour les hommes, un franc pour les femmes, soixante-dix centimes pour les enfans.
Les betteraves sont produites par les territoires d’Apilly, Mondescourt, Caillouel, Marest-Dampcourt. La consommation de l’usine représente la production de cent à cent-dix hectares. La fabrication annuelle, variable par l’influence des événements généraux dans ces derniers tems, peut être évaluée à cent soixante mille kilogrammes de sucre brut, et à soixante mille kilogrammes de mélasse. Ces quantités sont livrées aux raffineries de Paris.
La manufacture, dont le canton est redevable à Monsieur PAFFE, a fait disparaître la mendicité de la contrée. La masse des salaires qu’elle a répandus a contribué à la prospérité générale par l’influence toujours immédiate de l’augmentation du numéraire sur les pays tenus en petite culture. Elle a favorisé la multiplication des plantes sarclées.
On lui doit en outre cet excellent résultat d’avoir imprimé aux populations des habitudes d’ordre et de travail régulier. Les ouvriers ne peuvent faire sans doute des économies notables, mais ils se nourrissent bien et se distinguent déjà de la population exclusivement rurale, par de meilleurs vétemens et un soin plus éclairé de leurs personnes. »
Plan manuel fourni à l’appui de la demande d’autorisation et datant de 1829. A.D.O.
N° 01 : Corps de logis
N° 02 : Ferme et dép.
N° 03 : Fontaine-lavoir
N° 04 : Cheminée chaudière
N° 05 : Usine
N°06 : Magasins et étables
Ces trois derniers sont en construction, le reste existe.
Autre source :
Annuaire statistique et administratif du département de l’Oise et diocèse de Beauvais. Année 1830. Ephéméride de 1829. A.D.O. 2 BT 292.