La Sucrerie d'Attichy

Carte postale ancienne.

Historique

D’abord moulin à farine dit « Moulin Flobert », puis sucrerie de betteraves BRIDE, puis LARANGOT frères et Cie, puis S.A. sucrière de Berneuil sur Aisne. Lieu-dit « Les Moulins ». Chemin des Moulins et 03 rue de la Fabrique. Parties constituantes : conciergerie, bureaux, logement patronal, bâtiment d’eau, cour. Epoque de la construction : 3° quart du 19° siècle. Années 1858, 1860, 1868. Maître d’oeuvre inconnu.

Moulin à farine appartenant en 1836 à Charles François Flobert. En 1858, le site est converti en sucrerie de betteraves par Louis Armand BRIDE, qui fait construire les premiers bâtiments destinés au nouvel usage industriel. Sa descendance poursuit l’exploitation sucrière et accroît l’entreprise en 1860 et 1868. En 1911, la sucrerie est connue sous la raison sociale LARANGOT frères et devient en 1912 la société anonyme sucrière de Berneuil sur Aisne. L’activité cesse en 1936.

La cheminée d’usine tronconique est détruite avant 1970, suivie par une destruction partielle des ateliers. Les bâtiments subsistants sont actuellement transformés en maison d’habitation.

1836 : roue hydraulique verticale. Elle est remplacée à une date indéterminée par une machine à vapeur (détruite) attestée par la présence d’une cheminée. En 1834, le moulin produisait annuellement 700 hl de farine de blé et de seigle.

Description : parmi les bâtiments subsistants, le bureau et la conciergerie sont en brique. Le logement patronal et le bâtiment d’eau sont en pierre de taille, dotés d’un étage carré et d’un étage de comble. Au rez de chaussée, les fenêtres sont en arc plein cintre, tout comme celles de l’atelier de fabrication, également construit en brique. Cette dernière partie est actuellement à l’état de ruine. Propriété privée, édifice non protégé.

Rédacteurs : DUFOURNIER Benoît, COLZY Hélène. Inventaire général 1993.

Deux photographies du site datant des années 2000.
Clichés Joël Hiquebrant.

Document : autorisation d'établir une fabrique de sucre à Attichy

Rapport de l’ingénieur ordinaire suite à la demande des sieurs Brive et Tétrel

« Les sieurs Brive et Tétrel ont demandé le quatre novembre 1859 à mettre en activité une fabrique de sucre établie à Attichy et pour laquelle l’autorisation avait d’abord été sollicitée le huit avril 1857 par le sieur Julien Dubois, dont la demande a servi de point de départ à l’enquête et à l’instruction de l’affaire. Des oppositions s’étaient d’abord manifestées. Elles étaient fondées sur la crainte que l’établissement projeté ne vint à corrompre les eaux du rû de Milville qui traverse la commune. Sur l’avis du conseil d’hygiène de l’arrondissement, le sieur Dubois a du prendre l’engagement de rendre directement à la rivière d’Aisne, par un conduit souterrain, toutes les eaux insalubres. »

Le dossier établit que cette condition a été remplie et sur une dernière délibération du conseil d’hygiène en date du 27 avril 1859, Monsieur le sous-préfet de Compiègne a formulé le 13 décembre 1859 les clauses auxquelles l’autorisation pouvait être accordée. Examen fait de toutes les pièces de l’affaire, l’ingénieur ordinaire propose d’adopter l’avis exprimé en dernier lieu par le conseil d’hygiène et monsieur le sous préfet, en le complétant comme il suit :
« Toutes les eaux employées dans la fabrication seront rendues à la rivière d’Aisne par le conduit souterrain établi à cet effet. Les réservoirs placés à l’ouverture du conduit seront complètements nettoyés dans le mois qui suit la fin des travaux de défécation. Les matières provenant de ces opération ou des curages seront portées immédiatement sur les champs à l’amendement desquels ils doivent servir. »

L’ingénieur ordinaire fait également remarquer que d’après la première demande du sieur Dubois, il s’agissait non seulement d’établir une fabrique de sucre mais aussi de changer le régime hydraulique de deux moulins établis sur le rû de Milville. Le moulin inférieur devait être rasé et le moulin supérieur monté à l’anglaise.
La chose a été réalisé sans que l’enquête ne porte sur cette question (il conviendrait de régulariser). Il est dit que « l’usine a fonctionné dès le mois d’octobre 1858. »