La Sucrerie de Chevrières

E.D. 706 - Grandfresnoy - La sucrerie de Chevrières en 1910. Collection Deleplanque.

Historique

A l’origine Sucrerie de betteraves Bullot et Cie, elle fut implantée en partie sur le terroir de Grandfresnoy au bord de la R.D. 155, lieu-dit près du Haut de la Justice. Elle comprenait : conciergerie, pont bascule, bureau, atelier de fabrication, chaufferie, four à chaux, aire de lavage, réservoir industriel, magasin industriel, cheminée d’usine, aire des matières premières, hangar industriel, remise, logement patronal, jardin, écurie, cantine, logement, entrepôt industriel, voie ferrée. Les bâtiments datant du 4° quart 19° siècle, 2° quart du 20° siècle, 3° quart du 20° siècle, 4° quart du 20° siècle.

Connue ensuite sous les noms de Hervaux et Cie en 1902, Boisseau et Cie en 1924, Duchêne et Cie en 1937, puis Sucrerie et Distillerie de Chevrières et Froyères et Duchêne et Cie en 1964. Après la mort de Michel Duchêne en 1962, la sucrerie est reprise par la société des Sucrerie et Raffinerie SAY en 1963. Laquelle fusionna en 1973 avec la SAEF Béghin donnant naissance à la S.A. Béghin-Say. Celle-ci devint en 1992 la division Sucre France d’Eridiana-Béghin-Say. En 2003 elle est rachetée par Union SDA.

Grandes dates et faits marquants

1875 : création.
Outre le matériel de fabrication, la sucrerie possède four à chaux, four à noir animal et gazomètre pour l’éclairage ainsi que trois chaudières à vapeur dès 1877.
En 1928, la direction est prise par Michel Duchêne, ingénieur à la sucrerie Say de Bordeaux. L’usine traite alors moins de 400 tonnes de betteraves par jour – chiffre qui s’élévera à 500 tonnes / jour en 1937.
Cette année-là s’ouvre une distillerie de betteraves et de mélasse, produisant 180 hl d’ alcool par jour. En 1946, reprise de la sucrerie de Froyères (qui ouvrira une distillerie en 1951) à 10 Km au Nord-Ouest, sur la nationale 31. Sa capacité était de 600 tonnes de betteraves par jour (9 800 tonnes en 1995). Cette dernière fermera ses portes en 1957.
Monsieur Michel Duchêne meurt en 1962 ce qui entraîne la reprise de l’entreprise par SAY. L’usine compte alors plus de 100 salariés (205 dix ans plus tard). L’année suivante, la production s’élève à 15 000 tonnes de sucre. La distillerie cesse ses activités en 1970.
La chaîne de conditionnement s’arrête en 1990.
Absortion par Eridiana en 92.
Rachetée par Union SDA, Chevrières reste la seule sucrerie fonctionnant dans l’Oise en 2012.

Carte d’état-major datant de 1929. Embranchement ferroviaire. Collection Joël Hiquebrant

 

Description en 1990

Site desservi par un embranchement ferroviaire, usine dotée de 3 cheminées à fûts métalliques, datant du 4° quart du 20° siècle.
Le logement patronal en briques et pierres comporte une élévation ordonnancée, à un étage carré et un étage de comble. il est couvert d’un toit en ardoises, à longs pans et croupe. L’atelier de fabrication est en brique, construit sur un sous-sol, avec deux étages carrés. Les autres ateliers de fabrication sont également en briques, mais à sheds et pans de fer. L’entrepôt industriel est en brique, à charpente métallique apparente. La chaufferie est en brique avec comble à surcroît.
Les logements ouvriers sont en brique à un étage carré et étage de comble, couverts en ardoises. Les parties récentes sont en parpaings de béton ou béton armé, recouverts d’un essentage de tôles avec un toit généralement en terrasse en tôle ondulée.
La partie centrale des ateliers de fabrication est d’origine ainsi que le logement patronal. L’ancien entrepôt à sucre, les ateliers contigus avec sheds et la chaufferie datent du 2° quart du 20° siècle.
La plus grande partie des autres bâtiments date de 1974 et 1985, correspondant aux dernières grandes phases de modernisations.

Généalogie de la famille Bullot

Le fondateur : Louis, Eugène Bullot, notaire au Meux (Oise) était né le 31 12 1818 à Chevrières et est mort à Compiègne en 1906. Industriel sucrier à Chevrières, il avait en outre fondé les sucreries d’Hattencourt dans la Somme et Neuville-Witasse dans le Nord. Il avait épousé Olympe Honorine Ferté le 16 05 1849 à Lacroix Saint Ouen (60).

Son fils : Prudent, Eugène, Léon Bullot, notaire honoraire au Meux prit sa relève. Né à Le Meux le 23 12 1852, il est mort prématurément le 09 08 1893. Il avait épousé le 02 03 1882 Nellie Josèphe Nazet originaire de Dampremy en Belgique.

André, Paul, Léon Bullot, étant encore enfant au décès de son père, c’est un cousin – Félix Hervaux – qui assura la gérance de l’usine. Monsieur Bullot, exploitant agricole à Longueil-Sainte-Marie où il était né le 07 02 1882, assura plus tard les fonctions de Maire de la localité. Marié à Anne-Marie Louise de La Brosse le 03 09 1919, il décédera le 03 04 1946 à Longueil-Sainte-Marie.

Source principale : Ministère de la Culture / Base Mérimée.
Rédacteurs
: Hélène COLZY, Benoit DUFOURNIER, Bertrand FOURNIER.

Synthèse : Michel VAROQUEAUX.