La Distillerie/Raffinerie de Cîteaux

Département de la Côte-d’Or, Arrondissement de Beaune, Canton de Nuits-Saint-Georges, Commune de Saint-Nicolas-lès-Citeaux.
Dates d’activité estimées : 1824 – 1839 avec une diminution de l’activité à partir de 1835.

Commentaire de M. Degorgue :
"La raffinerie aurait cessé de fonctionner à partir de 1839 mais elle est encore mentionnée en 1846, désaffectée apparemment. Le croquis de la raffinerie a peut-être été réalisé en 1839, juste avant son arrêt ce qui expliquerait que la cheminée soit encore fumante.
A moins que le dessinateur ne l’ait volontairement représentée ainsi dans un but publicitaire.
Cette gravure a été utilisée par l’acheteur du domaine (achat du 07 septembre 1841), reproduite au moins deux fois dans des brochures destinées à trouver des actionnaires pour le phalanstère qu’il avait créé."

L’original du dessin a été utilisé par au moins deux éditeurs litho graveurs :
1° « Bâtiment dit de la sucrerie de Citeaux », avec mention en bas à gauche : Imp. et Lith. De A. Appert, passage du Caire, 54 et aussi Arles Lit.
2° « Vue de la sucrerie de Citeaux » avec mention en bas à gauche : Mazarez del et Lit. Et en bas à droite : Lith. De Gnasco-Jobard. Dijon.

Historique

Quand le marquis de Chauvelin, ami de Delessert sort de prison après Thermidor, il s’installe dans ce qui subsiste de l’ancienne abbaye de Citeaux, laquelle a été en grande partie démantelée pour servir de carrière de pierre, et dont il fait sa résidence. C’est le grand-père de sa femme, Tavernier de Boullongne de Magnanville qui avait acquis le domaine, vendu comme bien national, le 31 05 1791. Napoléon l’y aurait assigné à résidence.

Le nouveau propriétaire, qui sera préfet de 1804 à 1810, comte d’Empire en 1812, puis nommé au Conseil d’Etat, envisage dès 1802 de créer une verrerie, une papeterie et une brasserie sur les lieux. Il construit finalement une raffinerie de sucre en 1824, complétée d’une tuilerie et d’une huilerie. L’industriel reçoit la visite en 1828 de son ami Casimir Périer auquel il fait visiter ses installations.

A partir de 1839, des contacts sont pris en vue de la vente du domaine que la veuve du marquis de Chauvelin cède à un disciple de Charles Fourrier (Arthur Young), après le décès de son mari, mort du choléra en 1832. Mais le phalanstère devenu « lieu de paresse et de discorde » périclite après quelques années d’existence et la veuve Chauvelin est contrainte de faire saisir les biens pour les revendre en 1845 au père Joseph Rey, fondateur de l’ordre des Frères de Saint-Joseph.

Lequel y installe le noviciat des Frères et transforme l’ensemble en colonie pénitentiaire pour les jeunes délinquants (la plus importante de France avec 1 000 pupilles) et ce, jusqu’en 1898, date de rachat par les Cisterciens.

De l’époque pré-révolutionnaire, seuls subsistent la bibliothèque, construite en 1509, le « définitoir », une construction du XVII° siècle, transformée ensuite en raffinerie de sucre, aujourd’hui abandonné, et le bâtiment du XVIII° siècle, occupé par les moines de Citeaux.

Sources : M. Degorgue.

Les sites Internet :
http://theses.univ-lyon2.fr
http://www.humanite.fr/node/399955