La Sucrerie de Coudun

Bâtiments anciens et cheminée vus de la rue Saint Hilaire. Clichés Joël Hiquebrant. 2003

Historique bref

Créée en 1855 par la Société Desmarest-Vervel et Cie, qui devint avant 1884 Desmarest-Delahaye et Cie. Les bâtiments furent agrandis en 1887 et 1894. En 1896, l’entreprise est rachetée par Joseph Fantauzzi, de Marseille, qui procède à de nouveaux agrandissements en 1899. Non touchée en 14/18 mais remise en état en 1919/1920. Transmise ensuite à Matthieu, Antoine et Jules Fantauzzi, la sucrerie apparaît en 1937 sous la raison sociale J. Fantauzzi, puis Compagnie Sucrière J. Fantauzzi avant 1962.
Vers 1966, l’activité sucrière cesse pour laisser place à une usine de nettoyage de fûts métalliques pour les Etablissements Goux. Cette dernière affectation provoque la démolition de plusieurs bâtiments anciens et l’élévation de nouveaux ateliers abritant les chaînes de conditionnement.
La capacité de production atteignait 600 tonnes par 24 heures en 1937. L’usine employait plus de 50 salariés en 1962.

La sucrerie de Coudun – Vue générale. Coll. Jean-François Roche.
(flèche rouge : l’embranchement photographié plus bas)

A l'origine

Cette « sucrerie indigène » pour employer la terminologie de l’époque, vit le jour de par la volonté de quatre hommes, à savoir : 1° Monsieur Camille DESMAREST fils, cultivateur demeurant à Coudun. 2° Monsieur Charles VERVEL fils, cultivateur demeurant à Margny lès Compiègne. 3° Monsieur Kléber DELAHAYE, cultivateur demeurant à Bienville. 4° Monsieur Alfred LESGUILLONS, propriétaire demeurant à Compiègne. Ils estimaient que leur établissement était appelé à assurer une heureuse influence sur le pays, sous le rapport du bien-être de la classe laborieuse, comme aussi pour l’agriculture. « Deux choses pour lesquelles la bonté et la sollicitude de l’Empereur n’ont jamais fait défaut ».
Sur le plan technique, la demande prévoyait que l’établissement serait mu par la vapeur, que la pression maximum de la vapeur sous laquelle la machine devait fonctionner,serait de cinq atmosphères avec une force de quinze chevaux. Les trois chaudières étant de forme cylindrique ainsi que leurs deux bouilleurs, la capacité totale de chacune d’elles atteignait vingt-et-un mètres cubes. Le tout installé à au moins cinquante mètres des propriétés voisines et à quarante de la voie publique. L’installation comprenait en outre six monte-jus en tôle et quatre cuves à double fond pour cuire et déféquer. L’établissement étant chauffé au moyen du charbon de terre. La cheminée atteignait quarante mètres de hauteur.
Les chaudières avaient été construites par Monsieur Henri BASSET à Ham et éprouvées par lui tandis que la machine à vapeur à cylindre vertical fixe de douze chevaux, à détente et à balancier, avait été construite par Monsieur MARIOLLE à Saint Quentin. Elle devait mouvoir un lavoir à betteraves, un lavoir à noir animal, des râpes, des presses hydrauliques et des pompes à eau.

Plan de 1896 (détail). Archives Départementales de l’Oise. Cliché Joël Hiquebrant – 2003

Description du site (1999)

Desservi par un embranchement ferroviaire, aujourd’hui désaffecté, le site compte deux cheminées d’usine, dont l’une est tronconique et construite en briques, haute de vingt-cinq mètres environ et montée sur socle carré tandis que l’autre, à fût métallique mesure une trentaine de mètres.

Les anciens bureaux et bâtiments administratifs sont en briques, à un étage carré et recouverts d’ardoises. Les logements ouvriers sont en briques et couverts en tuiles mécaniques. Les bâtiments situés au sud et correspondant à la dernière période de construction sont essentiellement en essentage de tôles.

Hangars, cheminée, vue sur le Mont Ganelon. Voie ferrée et départ embranchement – 2003. Clichés Joël Hiquebrant.

Sources : Base Mérimée, notice IA 60001087 – Inventaire général 1990 – Rédacteurs : Dufournier Benoit et Fournier Bertrand.
Archives Départementales de l’Oise – Série 5 M / mp 2452