La Sucrerie et Distillerie du Mesnil-Saint-Firmin
Raffinerie de sucre créée par Gabriel Bazin dans sa ferme-école modèle en 1829.
Distillerie rajoutée avant 1864.
Sucrerie fermée entre 1865 et 1869.
Distillerie Leroy en 1869.
Fermée en 1880.
Documents principaux sur la fabrique
« Il n’existe dans cet arrondissement, d’autre fabrique que celle fondée il y a quelques années au Mesnil-Saint-Firmin par Monsieur Bazin. Les produits en sucre brut ont été pour la récolte de 1834 d’environ 65 000 kg, ceux de 35 estimés à 70 000 kg.
Vingt huit ouvriers sont employés dans l’intérieur de la fabrique. Salaires de 75 cts à 02 francs par jour, terme moyen 1,25 f. 25 ouvriers servent au chargement, au charriage, au déchargement, au nettoyage des betteraves et à la fabrication du noir. Leur salaire est de 50 cts à 01 franc par jour. Terme moyen : 85 cts.
Pendant que la fabrique n’est point en activité, cinquante femmes ou enfants servent presque continuellement à planter, à biner, à dégarnir, à contre planter et arracher les betteraves. Ils reçoivent comme salaire de 50 à 75 cts par jour. En résultat, cinquante ouvriers sont occupés presque toute l’année par Monsieur Bazin soit à la culture de la betterave, soit à la conversion en sucre.
En janvier 1837, un autre rapport apportait les précisions suivantes: Il existe dans ce département huit fabriques de sucre indigène, dont Mesnil Saint Firmin, arrondissement de Clermont, appartenant à Monsieur Bazin, créée en 1829, ayant deux chaudières à vapeur, huit chaudières, 40 ouvriers, 70 000 kg de sucre brut. »
Annuaire statistique et administratif de l’Oise, année 1863 (page 361)
Les hommes illustres du département de l’Oise.
BAZIN (Boniface-Gabriel) 1791-1862. Agronome et économiste né au Mesnil-Saint-Firmin
Ce savant, cet homme de bien, consacra toute sa vie à la pratique du plus noble des arts, l’agriculture, et de la plus sainte des vertus, la bienfaisance. Il était né le 22 décembre 1791, et fit ses études au collège d’Amiens, qui venait d’être fondé. Il était un des doyens de l’association des anciens élèves de ce collège, et, dans la réunion annuelle de 1862, l’honorable rapporteur de l’association, M. Séruzier, a payé un légitime tribut de regrets à la mémoire de M. Bazin. Une notice nécrologique de M. Achille Desjardins, insérée dans le journal de l’Oise du 15 avril 1862, résume les titres de M. Bazin au souvenir et à la reconnaissance de ses concitoyens : « M. Bazin, dit-il, était un homme multiple. En lui l’agriculture, l’industrie, la philanthropie, ou plutôt la charité chrétienne, font une perte également sensible.
Voué d’abord à l’exploitation de ses terres, il avait bien vite compris les secours précieux que l’agriculture peut tirer de l’industrie. Il fut un des premiers à élever dans notre département une fabrique de sucre, mais c’était peu pour lui. Cette fabrication, dans laquelle il cherchait pendant la saison d’hiver une occupation pour ses ouvriers, à l’époque où les travaux de la terre leur manquaient périodiquement, ne lui fournissait pas une main-d’œuvre continue ; il joignit sucessivement un grand nombre d’industries, faisant de toutes un accessoire de la culture.
On fabriqua d’abord chez lui la tuile, la brique, la panne, la vannerie. On arriva bientôt jusqu’aux produits artistiques.
La peinture sur verre, retrouvée après une longue éclipse, est maintenant aussi florissante au Mesnil que chez aucun verrier du moyen-äge ou de la renaissance.
L’activité de M. Bazin ne s’appliquait pas seulement à la création de ces industries, qu’on pourrait dire de second ordre. Son nom figure dans les entreprises les plus considérables de notre temps. En voyant ces immenses travaux de chemins de fer, qui sont pour notre siècle un cachet particulier, comme l’architecture pour nos aïeux, on ne peut oublier, surtout dans notre département, que M. Bazin a figuré avec les plus hautes sommités de notre époque dans lez concessionnaires du chemin de fer du Nord.
Monsieur Bazin, un des fondateurs du chemin des Ardennes, en était encore administrateur, et ce n’était pas la seule vaste entreprise où son intelligence et son zèle fussent mis à contribution : M. Bazin était administrateur des mines de sel de Saint-Nicolas de Varangeville et de la grande usine de Montataire. On le trouve donc à tous les degrés de l’échelle industrielle, doué d’un coup d’oeil prompt et vif dans les grandes opérations, les poussant avec vigueur et dextérité, attentif aux détails dans les petites, et sachant découvrir dans les merveilles de l’économie les ressources les plus imprévues, les plus impossibles en apparences et les plus fécondes en résultats. C’est surtout dans les œuvres de bienfaisance que cette qualité se manifestait avec un double fruit matériel et moral.
M. Bazin savait que la terre n’est pas ingrate et paie les soins qu’on lui donne. Mais encore faut-il pouvoir les lui donner, et ce n’est pas une tâche sans embarras. La main-d’oeuvre, on le sait trop bien, est toujours et partout la grande difficulté de la culture. M. Bazin avait donc cherché à s’assurer de main-d’oeuvre. Mais le labeur des champs est intermittent ; de là les industries annexées à l’exploitation.
Jusque-là nous n’avons vu que le côté matériel de sa direction : en voici l’idée charitable et chrétienne. M. Bazin était un homme d’une grande foi religieuse. En groupant autour de lui un nombre d’auxiliaires consédérable, il les voulait moraux, et pour les moraliser il comptait sur la vie des champs ; mais il comptait plus encore sur la religion, et sa famille et lui leur donnaient l’exemple de la foi et de la pratique. En lui, d’ailleurs, la pratique n’était pas personnelle ; elle s’étendait « sur le prochain » aussi largement que l’Evangile le demandait à sa croyance et que son imagination ardente l’y portait.
M. Bazin voulait faire le bien et créer une génération d’hommes pieux, non seulement dans sa classe, où elle aurait été limitée à l’influence de son exemple, mais dans une classe moins heureuse à l’aide de laquelle il appelait le concours de toutes les forces humaines.
M. Bazin avait commencé par créer chez lui une école d’agriculture. Cette école ne convenait qu’à des jeunes gens d’un âge déjà avancé. Ses plans se développèrent bientôt, et aboutirent à la création de l’orphelinat du Mesnil et de l’institut agricole de Merle. Pour donner à ces créations un gage de durée, M. Bazin s’était adressé aux personnages les plus importants de la France.
Ainsi, la société d’adoption qui préside à ces établissements était placée sous la présidence de M. Le comte Molé. L’orphelinat du Mesnil et l’institut agricole de Merle sont deux établissements correspondants qui recoivent l’enfant dès l’âge le plus tendre, et ne le livrent à lui-même qu’à l’époque de la vie où lui sont venues la force et la raison. Les orphelins sont reçus dès deux ans et demi ou trois ans au Mesnil ; ils restent jusqu’à douze ans sous la direction des soeurs de Saint-Joseph ; à douze ans, ils passent à Merle : cet établissement est dirigé par les frères de la société de Marie. Ils conservent leurs élèves jusqu’à l’âge de dix-huit ans, et ne les laissent ainsi entrer dans le monde qu’avec une instruction agricole et des habitudes religieuses qui en font de fidèles serviteurs.
La conception est complète, comme on le voit, et l’orphelin, recueilli par la société d’adoption, doit à M. Bazin, fondateur de l’oeuvre, un existence assurée pour les années de sa jeunesse, et l’aptitude et le goût du travail pour le reste de sa vie. Ce labeur agricole, ces entreprises industrielles, ces fondations charitables n’absorbaient pas tant M. Bazin qu’il n’eût encore du temps à donner aux fonctions publiques : il était président de la chambre consultative des arts et manufactures et membre de la chambre d’agriculture de l’arrondissement de Clermont et de la société centrale d’agriculture, et, en toutes ces assemblées, toujours l’un des plus assidus.
C’est à lui que le département doit les deux seules expositions de produits qui s’y soient jamais faites. Il en avait conçu l’idée et poursuivi l’exécution étant président de la société agricole et industrielle de l’Oise. M. Bazin avait une aménité de mœurs remarquable et un esprit plein d’agrément. Si le département a regretté en lui une sommité industrielle et agricole, ses amis ont déploré la perte d’un homme bon et serviable, dont la force d’intelligence se manifestait dans les épanchements de la conversation comme dans la création de ses utiles établissements.
Nous n’ajouterons rien à ce que nous avons dit de ses idées religieuses. Sa dernière pensée fut d’appeler l’évêque auprés de lui. La mort, d’ailleurs, ne l’a point surpris et ne pouvait le surprendre, car sa vie était pleine de bonnes oeuvres.
M. Bazin est mort, le 13 avril 1862, des suites d’une maladie du coeur. L’orphelinat du Mesnil et l’institut agricole de Merle continuent d’être dirigés par cette famille honorable, qui mérite à tous égards une place parmi les notabilités du Beauvaisis.
Document aimablement fourni par M. Philippe COULOMBEL. Avec nos remerciements.
Les lieux aujourd'hui (2007) - Clichés Joël Hiquebrant
La fondation de la sucrerie (archives départementales)
Aux archives départementales. Série 5 M – Le Mesnil-Saint-Firmin – MP 2492/3, on trouve :un dossier intitulé :
1ère Division 2ème bureau Canton de Breteuil Commune de Mesnil Saint Firmin Année 1829 .
Analyse de l’affaire : Sucre indigène. Etablissement d’une raffinerie de sucre de betteraves projetée par le sieur Bazin.
Etablissement de 2ème classe autorisé par l’arrêté du 7 décembre 1829.
« je suis informé que Monsieur Bazin établit en ce moment une raffinerie de sucre de betteraves dans la commune de Mesnil Saint Firmin. Je vous prie de rappeler à ce propriétaire les formalités qu’il a à remplir pour régulariser l’existence légale de sa manufacture.
Vous savez que les sucreries sont comprises dans la deuxième classe des ateliers dont la nomenclature est annexée à l’ordonnance royale du 14 janvier 1815″.
Plus un rappel le 30 novembre !
Objet : fabrique de sucre de M. Bazin.
« Je viens de recevoir et j’ai l’honneur de vous transmettre avec mon avis, les pièces concernant l’autorisation à accorder à Monsieur Bazin pour régulariser l’établissement qu’il a formé au Mesnil Saint Firmin d’une fabrique et non d’une raffinerie de sucre de betteraves dans laquelle il existe une machine à feu. C’est d’après l’invitation qui lui en a été adressée en conséquence de votre lettre du 5 septembre dernier que Monsieur Bazin a formé la demande ci jointe et il a fait procéder de suite d’après les conseils qui lui ont été donnés dans vos bureaux à l’enquête de commodo et incommodo qui devait être prescrite par moi. De sorte qu’il vient de me remettre en même tems toutes les pièces. »
(…)
« Je soussigné Gabriel Boniface Bazin, propriétaire et maire au Mesnil Saint Firmin déclare que la machine à feu établie chez moi, agira ordinairement à deux atmosphères et qu’elle peut cependant être portée à cinq puisque les chaudières qui ont été construites à Paris y ont été éprouvées, conformément à l’ordonnance du 29 octobre 1823 et sont marquées par les ingénieurs du chiffre 5.
Je déclare en outre que les chaudières sont revêtues des soupapes et des rondelles exigées par la dite ordonnance et qu’on a suivi pour leur placement toutes les formalités voulues par la loi.
Au Mesnil Saint Firmin, le 15 novembre 1829. »
Déclaration confirmée par l’adjoint Antoine Dupont.
« L’an mil huit cent vingt neuf, le quinze novembre, nous soussigné, Antoine Dupont, adjoint de la commune de Mesnil Saint Firmin, nous étant rendu en la maison commune pour y procéder suivant qu’il a été annoncé les dimanches premier et huit novembre à l’information de commodo et d’incommodo sur la fabrique de sucre et sur la pompe à feu établies chez Monsieur Bazin, après avoir de nouveau fait annoncer que nous étions disposés à recevoir toutes les déclarations des personnes qui se présenteraient, nous avons ouvert le registre suivant. (aucune opposition). Noms des personnes favorables aux établissements : « Je soussigné, Jean Cyr Devaux déclare que les habitants ne peuvent trouver que de l’avantage à l’établissement, à cause des travaux qu’il procure aux ouvriers. »
« Nous soussignés, Germain Prévost, Denis Gaudefroy, Félix Leducq, Louis Blangy, Casimir Lesage déclarons que la pompe à feu établie chez Monsieur Bazin ne peut porter aucun dommage ni aux propriétés ni aux habitants, parce que la cheminée est très élevée et parce qu’elle est à l’extrémité du village et que la fabrique à sucre procure du travail aux ouvriers de la commune et même à ceux des communes voisines. »
Suivent seize autres signatures avec les mêmes commentaires favorables.
« Vu la demande adressée à Monsieur le Préfet sous la date du 25 octobre 1829 par Monsieur Bazin, propriétaire demeurant à Mesnil Saint Firmin tendant à obtenir l’autorisation d’établir en cette commune une fabrique de sucre de betteraves dans laquelle il existera une pompe à feu. Vu le procès verbal de l’information de commodo et incommodo faite au sujet de la dite demande le 15 novembre dernier, après la publication convenable par le sieur Dupont, adjoint au Maire, vu la déclaration souscrite par le sieur Bazin le dit jour 15 novembre et dûment légalisée de laquelle il résulte que la machine à feu qu’il se propose d’employer a été construite et éprouvée conformément aux dispositions de l’ordonnance royale du 29 octobre 1823, vu la dite ordonnance et le décret du 15 octobre 1810, considérant qu’une fabrique de sucre doit être rangée dans la deuxième classe des établissements dont la nomenclature est annexée à l’ordonnance royale du 14 janvier 1815 par assimilation à une raffinerie de sucre ; et que l’établissement d’une machine à feu est susceptible d’être autorisé, de même que les fabriques de sucre, en vertu de l’article 7 du décret du 15 octobre 1810,
Considérant que toutes les formalités prescrites dans cette circonstance ont été observées et qu’il ne s’est élevé aucune réclamation,
Considérant dès lors que rien ne s’oppose à ce que la demande dont il s’agit soit accueillie : est d’avis qu’il y a lieu d’autoriser Monsieur Bazin à établir une fabrique de sucre de betteraves dans la commune du Mesnil Saint Firmin et à un placer une machin à feu de la force de cinq atmosphères. «
A Clermont, le cinq décembre 1829. (Après arrêté de la Préfecture qui charge le sous préfet et l’ingénieur des mines de son exécution).
« je soussigné, ingénieur des mines du département de l’Oise, ai visité le 29 octobre 1830, les deux générateurs de vapeur établis par le sieur Bazin dans la fabrique de sucre de betteraves du Mesnil Saint Firmin. L’établissement de ces deux générateurs a été autorisé par un arrêté préfectoral du 07 décembre 1829. Il sont absolument semblables l’un à l’autre dans toutes leurs parties ; ainsi je ne parlerai que d’un seul.
Les deux bouilleurs et la chaudière sont en fer et portent le timbre 5. La pression habituelle de la vapeur n’est cependant pas de cinq atmosphères et les soupapes se lèvent lorsque la force statique s’est équilibré à quatre atmosphères un tiers. Les soupapes de sûreté sont établies conformément à l’article 4 de l’ordonnance du 29 octobre 1823, toutefois, on a négligé d’adapter un cadenas à la grille qui renferme l’urne de ces soupapes.
La chaudière porte deux rondelles fusibles. La partie d’un diamètre plus considérable que celui des soupapes de sûreté ; elle est marquée du chiffre 165. La grande rondelle, d’un diamètre double de celui de la première porte le n° 175. Le local des deux générateurs a la capacité suffisante, il est sur tout conforme à l’article six de l’ordonnance du 29 octobre 1823, sauf les croisées qui sont au nombre de deux seulement et de trop petites dimensions. L’instruction prescrite par l’article 8 de l’ordonnance suscitée n’est pas affichée dans le local des chaudières. En conséquence, le préfet prie la sous préfecture de Clermont de communiquer ces observations à Monsieur Bazin et de prescrire en même temps le placement d’un cadenas à la grille qui contient l’urne aux soupapes et l’agrandissement des croisées qui éclairent le local des deux générateurs. »
Il joint également un exemplaire de l’instruction du 19 mars 1824 pour qu’il la fasse afficher dans l’intérieur du local où la machine à feu est établie.
Autre source
« Notre sucrerie a été établie en 1828, avec le concours de notre parent et ami, Monsieur Delarche, qui nous a rendu en cette circonstance un véritable service et qui n’a cessé depuis de nous donner des marques d’un sincère dévouement. A cette époque, l’industrie saccharine indigène était encore dans l’enfance. Nous avons donc dû suivre pas à pas tous les perfectionnements et parcourir péniblement toutes les phases de cette belle et malheureuse industrie. Malgré les essais nombreux qui ont été faits depuis cette époque et les appareils variés qui ont été inventés, nous ne regardons comme de véritables progrès que : 1° la substitution de la chaux à l’acide sulfurique pour déféquer ; 2° le remplacement du noir fin par le gros noir et la revivification de ce noir ; 3° l’emploi de la vapeur pour force motrice au lieu des manèges et pour la concentration des sirops, au lieu du feu nu. Le râpage et le pressurage passagèrement abandonnés, ont été généralement repris et conservés.
Nous-mêmes, après avoir essayé la macération, nous sommes revenus à l’usage de la râpe et des presses. Les essais de macération et de dessiccation jusqu’à présent du moins, n’ont pas été couronnés d’un plein succès.
Ces procédés ne pourront être appliqués que lorsque la dépense du combustible employé à évaporer l’eau que l’on ajoute à la betterave dans l’une et l’autre de ces deux opérations, sera compensée par des avantages qui, jusqu’à ce jour n’ont pas été réalisés. Notre sucrerie est maintenant montée pour pouvoir faire en douze heures, 150 hectolitres de jus. Nous avons : trois générateurs de la force de quatre-vingt dix chevaux, un machine de la force de douze chevaux, deux râpes, quatre presses hydrauliques.
Nos premiers produits sont mis en cristallisoirs et nos autres produits dans des formes où ils reçoivent un clairçage. ….
… Malgré les impôts énormes qui pèsent aujourd’hui sur le sucre de betteraves ; malgré le caractère vexatoire de l’exercice, aggravé encore pour nous depuis quelques années par les tracasseries d’employés subalternes, auxquels l’administration supérieure est certainement restée étrangère, nous avons voulu conserver cette industrie bien moins toutefois en vue de notre intérêt personnel, que dans un but d’utilité générale.
En effet, l’espérance d’une occupation industrielle succédant pendant l’hiver aux travaux de la culture pour les habitants de la campagne, nous a semblé être la véritable et unique solution du grand problème de l’organisation du travail, et par ce moyen, nos ouvriers ne vont pas l’hiver s’énerver dans les villes. Ils restent bons et heureux dans le village auquel ils sont attachés par les liens sacrés de la famille et de la propriété.
Fabrication et revivification de notre noir animal.
Notre noir animal est fabriqué dans des vases clos. Il est revivifié par le même procédé. Nous avons l’habitude de mettre quelques os dans chacune de ces marmites où le vieux noir doit être recuit. Nous nous sommes toujours bien trouvés de ce mélange. Le noir neuf paraît ajouter à la qualité du noir revivifié.
Nous avons essayé les différentes méthodes de revivification continue, soit dans des cornus en fonte, soit dans des fours en maçonnerie qui sont alimentés par le haut et qui se vident par la partie inférieure.
Le noir fait par ces procédés nous a toujours paru moins bon que celui provenant des marmites. Nous ne fabriquons d’autre noir que celui qui sert à notre sucrerie. Le noir usé entre dans la préparation de nos engrais pulvérulents ».
Paris. Schneider 1849. A.D.O. 1 BH 3986