La Sucrerie de Montmartin
Plan joint à la demande de 1834 par M. Xavier Praquin propriétaire de la ferme de la Cancale
01 : Salle des emplis
02 : Fourneaux à feux nus
03 : Lavoir et râpe
04 : Manège
L’étage supérieur étant réservé entièrement aux étuves
ADO. Série 5 M
En 1834, M. Xavier Praquin, propriétaire cultivateur « en la ferme dite de la Cancale » sise à Montmartin (Oise) décide de faire construire une fabrique de sucre de betteraves disposée pour le travail dit à feu nu – sur un terrain dépendant de sa ferme et faisant partie de l’enclos. Il fait partie de ces agriculteurs aisés, qui voient dans cette industrie naissante, une possibilité de nouveaux profits, en diversifiant ses activités et en valorisant sa propre production, dirait-on aujourd’hui.
La Ferme de la Cancale près de laquelle se trouvait la sucrerie.
Cliché M. Varoqueaux – 2002
Les autorités administratives, juge de paix, maire, sous préfet ne peuvent qu’encourager cette démarche. Ils y voient le moyen de procurer de l’ouvrage aux « gens de journées » en toutes saisons, surtout celle d’hiver qui est ordinairement pour eux, la plus onéreuse et la moins profitable.
Ils regardent aussi l’établissement comme pouvant offrir de grands avantages aux divers artisans de la commune. Ils accordent l’autorisation demandée. Cet établissement n’a fonctionné que jusqu’en 1838, il n’a pas pu rivaliser avec celui de Francières.
Le four à chaux de Montmartin
En 1854, Monsieur Crespel-Delisse a du s’associer avec l’ingénieur Leyvraz et les banquiers Pescatore et Grieninger pour créer la société Leyvraz et Cie. Or cette société a demandé en février 1856, l’autorisation de créer un four à chaux à Montmartin, 55 mètres à l’ouest de la Cancale, ce qui fut accordé. Sur le plan joint à la demande, un bâtiment de la ferme pouvant correspondre à la sucrerie de 1834 figure, mais pas exactement au même emplacement. Par ailleurs, sur le plan de ce géomètre, une note manuscrite indique que « Monsieur Leyvraz » crééra le four à 55 mètres de SA ferme.
Questions non résolues :
Leyvraz était-il devenu propriétaire de la Cancale ou en assurait-il le fermage. Etait-ce pour reprendre ou fermer la sucrerie ou assurer un approvisionnement en betteraves ?
Le four à chaux était-il destiné à alimenter la fabrique de la Cancale dont on ne sait si elle fonctionnait encore ? S’agissait-il d’assurer un complément en chaux pour Francières ?
Il n’est pas sûr que ce four à chaux ait été bâti. En 1857, Crespel, ruiné, s’est retiré et en 1859 la fabrique de Francières a été vendue aux enchères à Grieninger et au négociant Bachoux. Enfin, en 1889, ce four à chaux – peut-être jamais construit – n’existait plus car Joseph Mallet dépose une nouvelle demande de création de four à chaux, cette fois dans l’enceinte de la Cancale. Il ne semble pas avoir vu le jour non plus… Pourtant, il reste actuellement des traces d’importantes marnières sur les terres situées à l’ouest de la ferme.